Disponibilité annuelle et consommation des fruits, une piste pour réduire la malnutrition dans les ménages de Kikwit province du Kwilu en RDC.

Abstract

Ce papier décrit le niveau de la consommation des fruits en lien avec l’insécurité alimentaire et la malnutrition aigüe dans la province du Kwilu qui, pourtant est dotée des potentialités agro écologiques énormes pour une production diversifiée de fruits. Pour se faire, la ville de Kikwit première agglomération de la province a été choisie comme milieu d’étude. L’objectif de cette recherche est de contribuer à l’amélioration de la situation nutritionnelle et sanitaire par un accroissement de la consommation des fruits au sein des ménages. Pour conduire cette analyse descriptive, deux enquêtes face à face ont été réalisées, la première auprès de 260 individus au sein des ménages de la commune de Lukolela et la seconde auprès de 160 vendeurs de fruits dans cinq marchés de la ville de Kikwit. En plus de ces deux principales enquêtes, deux suivis ont été réalisés. D’abord au sein de 20 ménages issus de la première enquête durant un mois et ensuite dans cinq marchés suivant la fréquence d’un passage par semaine, de Janvier à Septembre 2023. L’ensemble de ces données ont été analysées de façon à mettre en évidence les caractéristiques en lien avec la situation nutritionnelle. Les principaux résultats auxquels l’analyse a abouti montrent que 19 fruits sont plus consommés parmi lesquels six (avocat, mangue, agrumes, papaye, safou et banane) sont les plus préférés. La gamme des fruits consommés et vendus renseigne une diversité intéressante, bien que les quantités consommées pour un ménage de 5 membres soient faibles, suivant une fréquence irrégulière (en moyenne deux fois par semaine). Les résultats de cette analyse ont également montré que les ménages disposent de connaissances sur les bénéfices des fruits bien que cela reste lacunaire. Pour les répondants, la contrainte majeure (70% d’avis) à la consommation des fruits est la faible disponibilité (offre) qui influence inversement le prix des fruits, jugé élevé, par rapport au pouvoir d’achat des ménages (53,5%) disposant d’un revenu mensuel estimé entre 40 et 200 dollars US. L’analyse n’a pas pu mesurer la quantité réelle de fruits consommés par individu car une telle démarche nécessite plus de collaboration et des dispositions particulières. En perspectives, la politique sectorielle devait traduire en action concrète les suggestion des répondants (83%) notamment d’accroitre l’éducation culturelle sur l’importance de la consommation des fruits. Au-delà de cela, cette analyse propose le développement d’un portefeuille d’arbres les plus consommés dans les systèmes agricoles de la région afin d’accroitre la disponibilité des aliments sains, de diversifier les sources de revenu pour les ménages et propulser le développement des chaînes de valeurs.